Philippe BERNARD - Géologue - Géomorphologue
Expert préfectoral en risques naturels
Philippe BERNARD - Géologue - Géomorphologue
Expert préfectoral en risques naturels
11-4 : Autres glissements :
Ils sont très nombreux surtout à l’ouest mais de plus petites dimensions et plus classiques des éboulements affectant les marnes et argiles molassiques régionales.
11-5 : Les replats et autres déformations curieuses de certains versants :
Fig. 53 : Revers est du plateau de la Serre au-dessus de la vallée du Naval. Replats singuliers (en gris) entre C1 et C2. Au fond terrasse Fv.
Fig. 54 : Butte de Lagardie (111 NGF à 1km au sud-ouest de st Frichoux). Versant à l’abri du vent marin, sculpté de formes étranges. Voir aussi photos ci-après.
11-6 : Captures de ruisseaux par érosion régressive lancée depuis les points bas du cirque :
Compte tenu de l’âge récent de l’impact, l’érosion avec captures, n’est encore qu’à un stade embryonnaire.
Fig. 55 : le ruisseau des Agals au sud-ouest de Rieux est l’exemple le plus remarquable à citer. Il est en effet tronçonné par plusieurs captures dues à l’érosion agressive et régressive lancée par des ravins venus de la cuvette I2.
11-7 : Démantèlement des chenaux gréso-conglomératiques et des marnes sous la puissance des éjectas probablement liquides ou gelés et/ou par séisme simultané:
11-7-1 : Secteur du Grand Mourral
Fig. 56 : Zone au S-W de Laure-Minervois certainement la plus remodelée (en terrain découvert) par la puissance des eaux éjectées, surtout auGrand Mourral sud et est.
Fig. 57 : Le Grand Mourral sud. Chenaux de grès de faible hauteur hors sol (2à 3m) en « dos de baleine » sans doute balayés par les tremblements de terre, le souffle et l’eau de la comète. Celui de gauche (ouest) est resté en place sauf au nord, malgré son diaclasage intense orienté exceptionnellement est-ouest.
Fig. 58 : Le Grand Mourral est. Chenal démantelé. Noter sa faible épaisseur hors sol.
Fig. 59 : idem. Vue longitudinale.
Fig. 60 : idem. Bloc très isolé au nord.
Fig. 61 : idem. Penchant est avecau fond la butte de la photo ci-dessous. Lesblocs éjectés et glissés se sont posés à plat sur la pente.
Fig. 62 : Le Grand Mourral est. Bas du versant de la butte précitée concentrantla plupart des stigmates évoqués dans ce chapitre. Impact circulaire remarquable au nord avec couloir d’accès du type fausse carrière (voir fig.49.1).
11-7-2 : Secteur nord de la ligne Buadelle-Borie Neuve
Fig. 63 :Morphologie chaotique autour du point 164 NGF.
Fig. 64 : Eventration de la crête gréseuse posée sur des marnes au sud de 164 NGF paradoxalement de plus en plus ouverte vers le sud malgré une épaisseur de marnes moindre due à la pente descendante. Nombreuses autres empreintes géomorphologiquement inexplicables.
Fig. 65 : sous-face du premier bloc du sud-est du couloir, décollé et basculé sur 1.5 m de profondeur et 1m de hauteur.
Fig. 66 et 67 : vues du couloir nord puis sud de la crevasse ouverte de plus de 3 m.
Fig. 68 : Vue de la pente marneuse convexe ouest supportant les grès éventrés excluant leur démantèlement par un glissement.
L’ouverture en crête d’une crevasse aussi béante ne peut s’expliquer que d’une seule façon. Il faut admettre que le support marneux des grès a été « dissous » par une vague d’eau de puissance exceptionnelle qui l’a érodé et désépaissi en mettant peu à peu la dalle rocheuse en console jusqu’à sa rupture centrale finale. Plus le support marneux est de faible hauteur, plus l’ouverture est béante comme au Mourral sud, contrairement aux idées préconçues.
Fig. 69 et 70 : Extrémité sud de la ligne de crête prolongeant la crevasse. Contacts entre les marnes rouges remaniées par les éjectas d’eaux et de glace et les grès inférieurs apparemment en place ici.
Fig.71 : vue latérale prise à l’ouest des deux photos précédentes.
11-7-3 : Zone de la butte du Mourel du Geiss (1km au N.N.E de Laure-Minervois)
Fig. 72 : Carte IGN à 1/25 000. Vue de la butte détachée du plateau de la Serre par un col séparatif.
Cette petite butte, cotée 160, forme une avancée arrondie séparée de la terrasse de la Serre par une légère dépression en U très ouvert au creusement difficilement compréhensible. En fait, l’ensemble semble avoir été frappé de plein fouet par une vague d’éjectas aqueux gelés ou non, extrêmement puissante, à l’origine des nombreuses autres traces d’érosion, peu ou mal cicatrisées au Würm, découvertes sur l’ensemble de la butte surtout du côté des anciens lacs. Un décapage des paléo- sols fertiles a rendu la zone stérile en partie supérieure surtout.
Le côté sud, exposé à une frappe directe venue de I1, est de plus sillonné entre autres de griffures en V (badlands) dans les marnes mises à nu, dont certaines avoisinent 30m de profondeur sinon davantage. Le côté nord mieux protégé présente une morphologie curieuse de « vaguelettes » recoupées par des traces de coulées plus superficielles comme le montre la photo 79.
Quant aux grès, plutôt rares ici, leur démantèlement total et la disparition de leur équarrissage originel dû au diaclasage sismique ( ?), confirment une action hydraulique violente suivie d’un modelé où le gel et l’eau ont sans doute joué aussi leur rôle par la suite.
Fig.73 : Sommet de la butte ici marneuse qui sur quelques hectares se présente comme un paysage de western.
Fig. 74 à 77 : Face sud-est. Exemples de ravines profondément creusées en bad-lands dans les marnes décapées. Au fond, à droite, sous la terrasse de la Serre, vignes plantées sur les anciens étangs.
Fig. 78 : Face nord-ouest. Abords de la crête 160 NGF érodée ici aussi en badlands dans des marnes blanc-rosé scarifiées en tous sens. Banc de grès au centre-gauche disloqué (cf. photos ci-dessous). Ravinement intense. Début des « vaguelettes » et des coulées en haut à gauche.